Il y a un peu plus d’un mois, le célèbre concours de beauté, Miss France battait son plein. C’est l’un des concours les plus attendus et regardés en France et sa cote de popularité ne semble n’avoir jamais baissé. Si lors du show, l’heure est aux strass et paillettes, en coulisses, il semble que l’ambiance soit beaucoup moins glamour. En effet, ce mercredi 25 janvier, Mediapart a fait des révélations sur les conditions de travail des élèves du lycée de la mode et des métiers d’art Octave-Feuillet à Paris qui avaient en charge la confection des robes des Miss.

Des conditions de travail inquiétantes

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Si l’expérience pour ces élèves de travailler pour le compte du concours a été félicitée à maintes reprises dans la presse et par le gouvernement, les élèves, eux, n’en gardent pas un très bon souvenir. En effet, le rectorat de Paris et la médecine scolaire ont alerté quelques jours avant le 17 décembre, jour du concours, sur les conditions difficiles de ces élèves, qui pour la majorité sont des filles, pour venir à bout des costumes de Miss. La raison ? Ces élèves auraient été contraints de travailler pendant de longues heures sans s’arrêter, et ce, même la nuit. Ils auraient même été contraints de dormir dans l’enceinte de l’établissement pour finir en temps et en heure les robes. Des conditions de travail « au mépris de toutes les règles encadrant la scolarité et le travail en lycée professionnel », affirme le rectorat de Paris.

« Cette année, ce projet a conduit, en raison notamment de contraintes de livraison de fournitures, à exposer quelques élèves de l’établissement à un rythme de travail trop soutenu dans les derniers jours précédant la manifestation », reconnaît-il. Et si ces conditions sont déplorables, elles auraient néanmoins pu être évitables. En effet, « la directrice s’est vu sommée de ne plus faire travailler d’élèves la nuit au lycée », a indiqué par ailleurs un membre de l’équipe pédagogique du lycée professionnel à Mediapart. Certains lycéens, qui habitaient trop loin de l’établissement auraient donc été retrouvés « la tête posée sur leurs bras croisés, à même la table de l’atelier » afin de se reposer un minimum

Qui est tenu responsable ?

De son côté, le rectorat de Paris confirme avoir pris « les dispositions nécessaires pour les faire cesser, dès qu’il a été prévenu de ces éléments ». Mais alors, qui aurait pu éviter que ces étudiants ne se retrouvent dans cette situation de stress ? De son côté le producteur de la société Miss France, Frédéric Gilbert, affirme que les « souhaits d’orientations artistiques pour la confection de ces cinq costumes  ont été donnés soit 6 à 7 semaines » à l’avance.  En d’autres termes, selon lui, ce sont les professeurs qui ont « défini le calendrier de réalisation ainsi que les projets de créations, en fonction de ce qu’ils ont considéré comme adapté au niveau d’études des élèves dans ces délais ». Il affirme ainsi que la production n’a pas fait de nouvelles commandes après ça qui aurait été la raison de ce travail acharné. L’objectif qui était de « mettre en valeur « l’enseignement professionnel comme voie de réussite et d’excellence », est donc un peu passé à la trappe.

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