Si vous êtes passé à côté de la chanson « Flowers » de Miley Cyrus, c’est que vous vivez très certainement dans une hutte. En effet, depuis sa sortie, le 13 janvier, jour de l’anniversaire de son ex-mari, Liam Hemsworth, on l’entend partout. Elle est notamment reprise sur TikTok et Instagram en fond sonore de vidéos dans lesquelles des jeunes femmes se mettent en scène en train de, tout simplement, s’aimer. Et notre petit doigt nous dit que cette chanson, et d’autres, est le signe d’une nouvelle ère, dans laquelle le célibat prône sur l’amour mal exprimé, mal assumé et les relations tumultueuses. En bref, le proverbe « mieux vaut être seul.e que mal accompagné.e » n’aura jamais autant fait sens qu’en 2023.

Je m’aime, donc je suis ?

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Miley Cyrus n’est pas la première – ni la dernière – à chanter pour exorciser une rupture. La culture populaire nous a habitué à prendre part aux relations amoureuses entre deux célébrités et donc de chanter à tue-tête des hymnes d’amour, mais aussi de désamour. Parce que c’est la dure loin de l’amour. Bien souvent, les histoires d’amour se finissent, et pas toujours de la meilleure des façons. Ainsi, Ariana Grande nous faisait chanter sur « Thank you, next », Taylor Swift sur « We are Never ever getting Back together », Dua Lipa sur « New Rules », ou encore Jojo avec « Leave (Get Out). Et bien d’autres encore, mais la liste serait trop longue. Récemment, nous avons pris part à deux douloureuses séparations : celle de Shakira et du footballeur Gerard Piqué et de Miley Cyrus et de Liam Hemsworth. Et les deux stars de la chanson ont le point commun d’avoir découvert les infidélités de leur mari. Si l’une a voulu écrire une chanson revancharde l’autre a préféré faire passer un message plus fort, sans même jamais parler à son ex-mari directement ni de sa relation de couple. 

En effet, la belle a décidé de sortir une chanson coup de poing et a décidé, plutôt que lancer des invectives à son mari infidèle, enjoindre les femmes à prendre conscience qu’il était temps de s’aimer soi-même avant d’attendre l’amour d’un homme. Pour ce faire, elle a tout simplement repris les paroles de Bruno Mars, « When I was your name », qui fait part de son regret d’avoir perdu une femme qu’il aimait. « J’aurais dû t’acheter des fleurs et tenir ta main, j’aurais dû te donner tout mon temps, t’emmener à toutes les soirées parce que tout ce que tu voulais c’était danser » regrette-t-il. Ce à quoi Miley Cyrus a trouvé opportun, après avoir découvert que son mari l’avait trompé une dizaine de fois : «  Je peux m’acheter des fleurs, écrire mon nom sur le sable, me parler pendant des heures, dire des choses que tu ne comprends pas, je peux m’emmener danser et je peux me tenir la main, ouais, je peux m’aimer mieux que toi ». De quoi déchaîner la toile qui y voit un message d’espoir et d’amour-propre à ses fans. 

Ode à la liberté

Si Miley Cyrus n’enjoint pas les femmes à rester seules contre vents et marées, elle est bel bien dans une dynamique que l’on ne mettait pas tellement en avance jusqu’alors. Apprendre à compter sur soi dans les moments qui le demandent. En effet, le célibat a été pendant longtemps boudé par de nombreuses personnes. Les magazines, les séries, les films : d’aucuns n’ont su expliquer qu’être seule n’était pas anormal. Au contraire, être en couple a longtemps été une injonction, une condition sine qua none au bonheur. Aujourd’hui, le vent tourne pour les relations amoureuses et vivre célibataire est nettement mieux perçu socialement. Certaines célébrités comme Emma Watson ou Mindy Kaling ont d’ailleurs loué le fait d’être « leur propre partenaire ». En clair, l’époque de Bridget Jones est loin. «Jusqu’à tout récemment, on croyait que notre valeur venait de notre capacité à susciter l’intérêt de quelqu’un. Peut-être qu’on est en train de rompre avec cette vision. Être en couple avec soi-même, c’est comme dire : je n’ai pas besoin de quelqu’un d’autre pour valider qui je suis, valider ma pertinence, ma valeur, ma désirabilité », expliquait Martin Blais, sexologue et sociologue dans les colonnes du ELLE Québec. 

Une façon de voir la vie à prendre tout de même avec des pincettes : « La vérité est qu’être célibataire, tout comme être en couple, peut être solitaire, douloureux et humiliant : je ne vois pas l’intérêt de prétendre que ce n’est jamais le cas ; qu’il n’est jamais, en aucune circonstance, légitime de se sentir mécontent », explique de son côté Florence Given. L’idée est donc d’embrasser sa solitude tout en accueillant l’amour à bras ouvert lorsque tous les feux sont au vert. 

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