Pour que les enfants s’endorment dans les meilleures conditions, le rituel du soir est inévitable. Il faut les border, leur raconter une histoire et mettre leur doudou adoré à leurs côtés, pour qu’ils puissent rejoindre les bras de Morphée sans stress et détendus. En grandissant, l’ours en peluche quitte petit à petit le lit, avant de devenir un souvenir d’enfance, un ancien compagnon auquel on pense avec émotions. Pourtant, certains adultes conservent cette madeleine de Proust, comme l’indique la chercheuse Anne-Sophie Tribot. Selon elle, près d’un adulte sur deux, aurait toujours son ami en peluche.

L'ours en peluche, le meilleur remède anti-stress des adultes ?

Les scientifiques de l’Université de Montpellier, de l’Université Paul Valéry, d’Aix-Marseille, du CNRS, de l’IRD et de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), se sont intéressés aux vertus réconfortantes de l’ours en peluche. Pour cela, ils ont demandé à 12 000 personnes de mesurer l’affection qu’ils avaient pour cet objet, grâce à un questionnaire. Son odeur, son apparence, sa prise en main, sa douceur, tous ces critères ont été soulignés afin de quantifier la relation entre le propriétaire et son doudou adoré. Ensuite, ils ont renouvelé l’expérience avec un ours qui ne leur appartenait pas. 

Les résultats sont sans appel : les propriétaires surévaluent les capacités réconfortantes de leur propre peluche, en révélant le lien émotionnel qu’ils avaient tissé. Un ours qui ne leur appartenait pas, avait moins d’importance, sa texture était également moins douce et moins volumineuse. Enfin, l’odeur et les ressentis lors de la prise en main étaient moindres.

L'ours en peluche, vecteur de bien-être

©unsplash

« La perception du réconfort d’un nounours ne change donc pas au fil de la vie, et n’est pas biaisée par un effet de stéréotype de genre, contrairement à d’autres objets liés à l’enfance tels que les poupées ou les camions de pompier  », expliquent les scientifiques dans l’étude. Ce compagnon à glisser dans son lit permet d’affronter le stress et de limiter la peur de l’abandon. Lorsqu’il nous suit au fil des années, il agit comme un véritable pansement sur les blessures. « Ce travail ouvre des pistes prometteuses pour étudier le fonctionnement psychologique des individus grâce aux ours en peluche, mais surtout il suggère une forme de prédictibilité de leur pouvoir réconfortant, qui pourrait permettre d’en élargir la liste des usages, par exemple, à l’école, à l’hôpital, au travail, durant des négociations, en situation de crise », note l’étude.

Le stress impact la qualité du sommeil

Une étude britannique, publiée en novembre 2020, révélait que les femmes étaient plus sujettes aux insomnies que les hommes. Selon les chiffres de l’assurance maladie, 16,9 % des femmes françaises souffrent d’insomnie chronique, contre 9,1 % pour les hommes. « Si quelqu’un met plus de trente minutes à s’endormir, se réveille plus de trente minutes dans la nuit ou plus de trente minutes avant son réveil, alors on parle d’insomnie », ajoute le Dr Lindsay Browning, experte en sommeil, au magazine Stylist. Cet écart peut s’expliquer par de nombreux facteurs, notamment le stress et la santé mentale, puisque d’après la professionnelle, les femmes seraient trois fois plus susceptibles de souffrir d’anxiété. Tout comme la méditation, qui peut aider à calmer le mental, conserver son doudou adoré près de soi pour trouver le sommeil plus rapidement, peut être une solution pour enfin profiter de vraies et bonnes nuits de repos, sans insomnie.

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