Le 12 mai dernier, Lindsay, une collégienne de 13 ans a décidé de mettre fin à ses jours après avoir été victime d’harcèlement scolaire. La famille de la jeune fille ont décidé de porter plainte pour « non assistance à personne en péril ».

Lindsay : une mort évitable ?

Trois semaines. Trois semaines que la petite Lindsay a décidé de mettre fin à ses jours, au très (trop) jeune âge de 13 ans après avoir été, sans répit, harcelée par des camarades, au collège. Trois semaines après, ce 1er juin, le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, est revenu sur le drame, jugeant qu’il s’agissait d’un « échec collectif » sur BFMTV. « À l’évidence, il s’agit d’un échec collectif. La mort de Lindsay, son suicide, c’est une tragédie. C’est une tragédie pour ses proches, pour l’éducation nationale, et pour le pays comme le suicide de n’importe quel jeune », a déclaré Pap Ndiaye, qui affirme « suivre le dossier personnellement ».

Selon le ministre, son décès résulte d’une série d’événements dont l’établissement avait pris pourtant connaissance. « La principale instigatrice des violences ou des situations de harcèlement a d’abord été exclue temporairement le 14 novembre dernier (…) puis elle a été exclue définitivement le 27 février dernier », détaille-t-il. Problème ? L’exclusion n’a pas donné une suite favorable concernant l’arrêt du harcèlement dont été victime la jeune fille.  « En séparant les auteurs de violence des victimes, on ne résout pas les situations de harcèlement », a reconnu le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, qui pointe du doigt la responsabilité des réseaux sociaux. « (Malgré) le déplacement de la principale instigatrice dans un autre collège dans une autre ville, le harcèlement a continué. Cela signifie qu’il a continué notamment sous la forme du cyber-harcèlement. Le problème du cyber-harcèlement, c’est que vous pouvez séparer les élèves, mais ça ne résout pas le problème puisqu’il continue sur les réseaux sociaux ». 

« Si on avait été soutenus, je suis sûre que ma fille serait parmi nous »

©unsplash

Il n’y a donc pas eu de viol. Ni d’arme derrière le dos, ni de substance qui lui a fait perdre connaissance, ni de réveil dénudé, ni de concert de jazz ou encore de jeunes hommes agresseurs. Les raisons de son invention ne sont cependant pas encore connues. La jeune femme de 27 ans n’a pas d’antécédent judiciaire et devra répondre devant le tribunal des faits de « dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ayant entraîné des recherches inutiles ». Pour ce récit inventé de toutes pièces, la jeune femme encourt six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Elle sera jugée le 27 septembre prochain devant le tribunal correctionnel de Créteil. 

Deux jours après sa fausse déclaration, une autre jeune femme de 17 ans avait fait état de son agression, en Seine-Saint-Denis. Elle avait alors assuré s’être fait enlever à Bondy et avait été déposée aux urgences au petit matin et assurait ne pas savoir ce qu’elle avait subi. Alors qu’elle était interrogée par la police, elle a finalement avoué avoir menti pour ne pas faire face à ses parents après avoir découché toute la nuit. Elle devra, elle aussi, répondre de ses actes devant le tribunal de Seine-Saint-Denis. 

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