Les tentatives de mobilisations se font de moins en moins nombreuses et suivies. Qu’en est-il de la réforme des retraites ?

Réforme des retraites : une mobilisation en berne ?

Si les premières journées de mobilisations en janvier étaient fortement suivies, les leaders de l’opposition doivent aujourd’hui, doucement, se faire à l’idée : les manifestants n’ont plus la même vigueur qu’au début. Pour preuve, Jean-Luc Mélenchon a tenu à descendre dans les rues. « C’était une bataille très forte et c’est pourquoi elle n’est pas finie. Et je vais vous dire : elle ne finira jamais, d’une manière ou d’une autre. Cette lutte va trouver son prolongement » a-t-il ainsi déclaré à France info. « Ils disent : ‘On a gagné, c’est fini’, mais ils n’ont pas gagné, et on n’a pas perdu. On n’a pas non plus gagné, ils n’ont pas non plus perdu : est-ce que cela ne vous rappelle pas quelque chose ? On est exactement dans un moment qu’on peut appeler une ZAD ! », se rassure de son côté Marine Tondelier, patronne des écologistes.

Pourtant, les manifestants semblent à bout de force. Alors que lors des journées de mobilisations, le record de participants avait été battu avec 1,2 million, ce mardi 6 juin était l’illustration du relâchement des opposants. En effet, la police a comptabilisé au total seulement 281.000 manifestants, contre « plus de 900.000 personnes », selon la CGT. Dans les rues de Paris, ils n’étaient que 31.000. « Le match est en train de se terminer, qu’on le veuille ou non », a été forcé de constater Laurent Berger, le numéro un de la CFDT. « Il faut peut-être passer à quelque chose de plus violent. Je n’ai quasiment plus foi en aucun homme politique. Ce n’est pas ce monde-là que j’ai envie de laisser à mes filles », a déploré au micro de RTL une institutrice ayant participé à toutes les mobilisations.

« Accepter la démocratie »

©unsplash

« Nous demandons au gouvernement une chose simple : accepter la démocratie. Nous sommes des démocrates. Nous verrons s’il y a une majorité pour repousser l’âge légal », souffle Charles de Courson, le député LIOT à l’origine de la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites. Selon Charles de Courson, le gouvernement a une démarche qui va à l’encontre de la démocratie. « On a un texte qui a été promulgué par le président qui n’a jamais été voté par l’Assemblée nationale. C’est invraisemblable ce qui se passe et ça continue ». Selon lui, il serait plus convenable de lancer une conférence sociale afin de « trouver un minimum de consensus sur une réforme des retraites ». En somme, l’opposition appelle à laisser les députés voter.

Ce sera donc à Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, de trancher ce jeudi 8 juin. Elle pourrait notamment déclarer irrecevable financièrement l’amendement déposé par le député de la Marne. Éric Coquerel, député, a même évoqué «un séisme politique» si la proposition de loi était jugée «irrecevable». Verdict ce jeudi.

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