L’espoir s’en est allé pour laisser place à la triste réalité. “Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts”, écrit OceanGate dans un communiqué.

Implosion du navire

Depuis dimanche, le Titan, le sous-marin touristique qui comportait cinq personnes, était porté disparu. Alors qu’ils devaient explorer l’épave du Titanic, qui a coulé en 1912, un Américain, un Français, un Britannique et deux Pakistano-Britanniques ont disparu dans les abysses de l’océan. Depuis dimanche 18 juin, les recherches se font intenses. Moins de deux heures après sa descente, le navire perdait contact avec la surface. Ce jeudi 22 juin, la mort des occupants du submersible a été officialisée par l’entreprise OceanGate:  «Nous sommes de tout cœur avec ces cinq âmes et tous les membres de leurs familles en cette période tragique. Nous pleurons la perte de vie et de joie qu’ils ont apportée à tous ceux qu’ils connaissaient. […] C’est un moment très triste pour l’ensemble de la communauté des explorateurs et pour chacun des membres des familles des disparus en mer ».

Si mercredi, les garde-côtes américains ont annonçaient avoir capté des bruits sous l’eau et redonnaient donc de l’espoir. En effet, ces bruits ont laissé croire que le sous marin tentait de donner des signaux de vie puisque ces bruits étaient répétés à intervalles réguliers. « La régularité du signal correspond à la régularité qu’à un humain voulant justement distinguer son signal de celui de la faune ou des bruits qui circulent sous l’océan. Avec cette technique, cela pourrait justement venir d’un humain qui pourrait décider de frapper à intervalles réguliers sur la coque, qui veut se signaler tout en limitant sa consommation d’air, une denrée extrêmement précieuse », a expliqué Michel L’Hour, archéologue sous-marin. Mais il n’en est rien. Les garde-côtes américain ont, de leur côté, confirmer avoir retrouvé les débris du navire et confirmé qu’il aurait subi une « implosion catastrophique ». Ils avaient, quelques heures avant, précisé qu’un “champ de débris” avait été localisé “dans la zone de recherche par un ROV (remotely operated vehicle, ou engin téléguidé) près du Titanic”. 

Un navire en mauvais état ?

©unsplash

A bord du navire, se trouvait Paul-Henri Nargeolet, un français et ancien de la marine. Avant de partir, il aurait avoué à ses proches qu’il n’était pas tout à fait certain de la fiabilité du submersible et « ne pas avoir une totale confiance dans ce sous-marin fait de matériaux composites et avec un hublot de 60 cm de large ». Des pensées confirmées par Michel L’Hour, dans les colonnes du Figaro : « Il était un peu dubitatif devant cette nouvelle technologie, mais également intrigué à l’idée de piloter quelque chose de nouveau, un peu comme peut l’être un pilote d’essai ». Et il semblerait qu’il ait eu toutes les raisons de l’être. En effet, l’entreprise OceanGate aurait ignoré plusieurs mises en garde quant à la sécurité de leur navire, notamment celles du directeur des opérations marines qui aurait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du sous-marin. Le doute en question ? Le hublot à l’avant du submersible aurait été conçu pour résister à la pression ressentie à 1300m de profondeur, et non à 4000m. « Les moyens de communication avec le navire en surface se limitaient à ‘l’envoi de SMS’ et à un ‘signal ‘ping’ envoyé toutes les 15 minutes’ », raconte David Pogue, journaliste à CBS News qui a  déjà effectué l’expédition.

Le scénariste américain Mike Reiss, de son côté, décrit « une expérience totalement déroutante », au cours de laquelle «on perd presque toujours la communication et on se retrouve à la merci des éléments ». « Ce n’est pas un sous-marin qui a suivi les règles », a déploré William Kohnen, président du Comité des submersibles habités de la Société de technologies sous-marines (MTS), en entrevue dans l’émission Tout un matin.

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