C’est certainement la phobie de la majorité des vacanciers. Se baigner et se retrouver nez à nez avec un aileron. Bien souvent rattrapé par une certain esprit rationnel, la peur se dissipe et la baignade s’effectue. Peut-être qu’aujourd’hui les plus couards y réfléchiront à deux fois.

Alerte au requin

Alors que l’été bat son plein, les vacanciers profitent du beau temps et de la douce température de l’eau méditerranéenne pour se détendre. Mais c’était sans compter sur la présence d’un requin à seulement quelques mètres du rivage. Ce n’est pas un mauvais remake des dents de la mer mais bien un scénario qui s’est déroulé samedi 22 juillet sur une plage de Barcarès, dans les Pyrénées-Orientales, près de Perpignan. La scène est improbable : un gros requin se balade tranquillement au bord de la plage. Ce dernier faisait des allers-retours le long de la plage sous le regard béat des baigneurs, qui n’y croyaient pas leurs yeux. À raison. 

Le drapeau rouge a directement été hissé et la baignade interdite, entre 14 et 15 heures. « Généralement, quand on hisse le drapeau d’interdiction de baignade à cause de la houle, il y a toujours des gens qui ne respectent pas les consignes mais là, ça a dissuadé beaucoup de monde », a raconté un des sauveteurs auprès de France 3. Si l’alerte a été lancé, il semblerait que ce requin était inoffensif : « Il était vraiment tranquille, pas agressif du tout, il n’a pas réagi au bruit du moteur. C’est ma première saison en plage et c’est la première fois que je voyais un requin en pleine mer », précise l’un des sauveteurs. Il s’agirait d’un requin bleu, donc complètement sans danger pour les nageurs.

Réchauffement climatique et requins : un lien ?

©unsplash

D’ordinaire, pour apercevoir un requin, il fallait s’éloigner considérablement du rivage. Aujourd’hui, ce genre d’événements est de plus en plus fréquent. Et si cette fois il ne s’agit que d’un requin bleu, qui est donc sans danger pour l’homme, de récents événements ont créé la stupeur et posent des questions sur la façon dont l’environnement peut impacter la vie marine. Dans ce cas précis, la présence d’un requin aussi proche du bord s’explique par la période de reproduction du requin bleu. Mais dernièrement, en Egypte, un touriste russe a été dévoré par un requin-tigre. Le drame s’était joué au large d’une plage de la ville de Hurghada, au bord de la mer Rouge. Encore un peu avant, un autre requin avait été aperçu sur une plage d’Espagne, à Alicante, ou encore en Floride. 

La question se pose alors : va-t-on devoir faire face à de plus en plus de squales au abords des points de baignade ? Apparemment, non. « Ce n’est pas parce qu’on observe plus de requins près des côtes qu’il y en a plus en réalité », prévient Nicolas Ziani, responsable scientifique du groupe phocéen d’étude des requins, dans les colonnes du Parisien. Leur rapprochement des côtes ne daterait en effet pas d’aujourd’hui. « Il n’y a pas de quoi s’affoler », assure également Éric Clua, vétérinaire et directeur de recherches au CRIOBE. Mais le réchauffement climatique y joue bel et bien son rôle :  «Globalement, le réchauffement de l’eau n’est pas bon pour le requin car l’oxygénation de l’eau va baisser », explique Éric Clua, qui précise que cela peut être dangereux pour le requin. « Cela peut jouer sur l’habitat du requin, mais c’est secondaire ». 

Les spécialistes interrogés rappellent également, concernant le requin bleu, que l’on peut très souvent l’apercevoir au mois de juillet en France ou en Espagne, en partie car « beaucoup de petits poissons comme des sardines ou des maquereaux se rapprochent des côtes durant l’été. Or, ce sont justement les proies que le requin bleu recherche ».

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