City of Hope, un organisme de recherche sur le cancer aux Etats-Unis, permet une avancée prépondérante dans le traitement des cancers. Un nouveau médicament pourrait en effet bientôt voir le jour et permettrait de détruire les tumeurs solides, c’est-à dire les cancers qui se caractérisent par un amas de cellules cancéreuses contrairement aux cancers appelés sanguins dont les cellules circulent dans le sang. Cette avancée révolutionnaire est possible grâce à une molécule appelée AOH1996. Cette dernière vient de recevoir l’accord de la FDA pour être dans la capacité de passer des essais cliniques. Un traitement qui nourrit de nombreux espoirs dans la lutte contre le cancer.
Une rencontre à l’origine du traitement
Ce traitement, comme le rapporte le New York Post a été insufflé par Linda Malkas, scientifique, il y a déjà 18 ans. Celle-ci rencontre Anna Olivia Healey, âgée alors de neuf ans. Cette petite fille souffre d’un neuroblastome, un cancer infantile auquel elle ne survit pas. Le père de la petite fille transmet donc un chèque de 25 000 dollars au centre de recherche de Linda Malkas afin de « trouver un traitement » et combattre la maladie. Ce n’est donc qu’aujourd’hui, après dix-huit ans, que la scientifique publie les résultats de sa découverte, qu’elle a baptisé en hommage à la petite Anna Olivia Healey. Et les résultats des premiers tests sont plus que prometteurs.
Combiné à une chimiothérapie classique, ce traitement serait capable de cibler les cellules cancéreuses de manière à les affaiblir et potentiellement, de les détruire. Pour ce faire, les scientifiques ont utilisé une protéine appelée antigène nucléaire cellulaire proliférant (PCNA). « La plupart des thérapies ciblées se concentrent sur une voie unique, ce qui permet finalement au cancer de muter, de devenir résistant », explique Linda Malkas dans les colonnes de la revue Cell Chemical Biology. « Notre pilule anti cancéreuse est une tempête de neige qui ferme ce hub aérien clé, interrompant tous les vols entrants et sortants uniquement pour les avions transportant des cellules cancéreuses ».
Maintien des cellules saines
Plus grossièrement, l’un des plus grands avantages de ce traitement est qu’il est capable de s’attaquer aux cellules cancéreuses tout en préservant les cellules saines. Un constat qui est avancé grâce aux essais cliniques pratiqués sur des animaux et des modèles cellulaires, qui s’avèrent très concluants. Les chercheurs ont ainsi constaté la mort des cellules cancéreuses et le maintien du cycle de reproduction des cellules souches saines : « il cible ce que l’on appelle conflits de transcription et de réplication, qui se produisent lorsque les mécanismes responsables de l’expression des gènes et de la duplication du génome entrent en collision », précisent les scientifiques. « La thérapie expérimentale a empêché les cellule dont l’ADN était endommagé de se diviser et de faire une copie de l’ADN défectueux ».
Pour l’heure, les essais pré-cliniques ont permis de démontrer l’efficacité du médicament dans le traitement du cancer de la prostate, du cerveau, du sein, de l’ovaire, du col de l’utérus, de la peau et du poumon. Si le traitement est toujours en phase de test, la scientifique Linda Malkas se montre confiante et ambitieuse : si les derniers essais sont concluants, l’AOH1996 pourrait bien soigner des patients d’ici l’an 2030. « Il était trop tard pour Anna, mais à présent nous avons la possibilité d’aider d’autres personnes comme elle ».