Ce lundi 11 septembre, les secouristes marocains, aidés par des équipes étrangères, redoublaient d’efforts dans l’espoir de retrouver des survivants mais aussi pour fournir l’assistance à des centaines de sans-abri. Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé vendredi la province de Taroudant, au sud-ouest de la cité touristique de Marrakech au Maroc, est passé à 2497 morts et 2 476 blessés, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur marocain.

La France attend l’accord de Rabat pour venir en aide

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Depuis le drame, Emmanuel Macron a été très clair. La France attend les instructions de Rabat pour pouvoir venir en aide. Sauf que l’accord peine à être officialisé. L’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a affirmé que « les autorités françaises sont en contact quotidien avec les autorités marocaines », ajoutant que « la proposition d’aide française est prise en considération » et que Paris a « toutes les raisons de penser que, d’ici à lundi, il sera fait appel à l’aide française ». Selon Arnaud Fraisse, le président de l’association Secouristes sans frontières, les équipes de secours seraient « bloquées » par le gouvernement marocain. « Le Maroc essaye pour l’instant de coordonner sa propre aide », expliquait quelques heures plus tôt Patrick Sauce, éditorialiste politique internationale BFMTV. « Entre les différents étages: local, régional, national. Il y a des instructions qui ont été données par le Roi Mohammed VI. Pour l’instant, les Marocains gèrent le Maroc », résumait-il sur la chaîne d’informations. 

Sans surprise, cette façon de gérer ce drame est vivement critiquée. « Gestion criminelle d’une catastrophe jamais vu depuis des siècles », écrit sur X une internaute. De son côté, Gérald Darmanin « ne croit pas » que le refus de l’aide de la France soit lié à des raisons politiques et rappelle que les deux pays sont « frères ». Invité sur France 2, le ministre de l’Intérieur a ainsi estimé que « le Maroc est capable de répondre à ces difficultés », rappelant que « la France se tient à la disposition de nos amis marocains ». Selon Ismaïl Hassouneh, médecin et secrétaire national du Secours populaire, « les trois premiers jours, il met en place ce que l’on appelle le ‘premier plan’ avec notamment un bilan de la situation et des besoins. C’est seulement ensuite qu’il entre vraiment en contact avec l’aide étrangère ». 

La France doit mettre sa susceptibilité "dans sa poche"

Son de cloche quelque peu différent du côté de l’ancien premier Ministre, Dominique de Villepin. Invité sur France Info le lundi 11 septembre, les relations sont « difficiles » entre Emmanuel Macron et le roi du Maroc Mohammed VI. « Nous n’avons jamais connu une accumulation de tensions aussi durables », a-t-il ajouté. Mais Dominique de Villepin a appelé à « dépasser les susceptibilités qui pourraient s’exprimer. Il est important pour la France de mettre son drapeau dans sa poche, de mettre sa susceptibilité dans sa poche et de faire en sorte que l’aide française, puisse être acheminée par tous les moyens possibles et en particulier par des canaux privés ou par un canal européen ». 

Il n’a aussi pas hésité à expliquer la raison du silence, très critiqué, du roi du Maroc : « Le roi est un homme extrêmement discret, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas très présent au milieu de son peuple. Il faut bien se garder d’interprétations erronées sur ce qui se passe aujourd’hui au Maroc ». 

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