Depuis vendredi se tourne une nouvelle page dans l’histoire du conflit entre Arméniens et Azerbaïdjanais sur le plateau du Haut-Karabakh. Les Arméniens de cette nation auto-proclamée de Transcaucasie quittent la terre pour laquelle ils se battent.
Les Artsakhstis rendent les armes
L’histoire des combats entre Artsakhstis, gentilé des résidents du Haut-Karabakh, et Azerbaïdjanais prend une autre tournure le 19 septembre. En lutte pour sa terre depuis sa déclaration publique de nation à part entière en septembre 1991, les affrontements ont été surtout marqué de 2 guerres. Entre 1988 et 1994 et à l’automne 2020. Au sein de cette région ultra-militarisée où chaque famille porte un militaire en son cœur, les armes ont toujours fait partie de la vie des Artsakhstis. Cependant, le 19 septembre les Azerbaïdjanais lancent une vaste opération militaire dans le but de venir à bout des forces sécessionnistes luttant face à un important blocus de plusieurs mois. Les armes laissent place aux larmes. Bakou vient rapidement à bout des forces du Haut-Karabakh. Ensuite, les Artsakhstis ont décidé de rendre définitivement les armes ce vendredi 29 septembre.
L’auto-proclamée nation annonce sa dissolution
Le contexte est particulièrement tendu et difficile. En effet, en répercussion de l’éclatement de l’URSS en décembre 1991 la Haut-Karabakh est la première région à déclarer son auto-suffisance. Par la suite, de nombreux anciens oblasts soviétiques ont suivi. Dès lors, les affrontements se sont succédé sur le plateau de l’enclave Azerbaïdjanaise ainsi que sur d’autres régions anciennement sous pavillon Soviétique. L’exemple de la Crimée en 2014 ou de l’actuelle guerre en Ukraine en sont des parallélismes inquiétants. En effet l’Azerbaïdjan n’a jamais caché ses liens avec le Kremlin. En outre, depuis les dernières fortes tensions de 2020, Moscou a placé des militaires sur la région. Au lendemain de la décision du président Artsakh Sti, Samvel Chakharamanian, de dissoudre la nation du Haut-Karabakh au 1er janvier 2024, près de 100 000 Arméniens ont quitté la région. Par ailleurs, près de 5 à 10 000 personnes vont rester sur site d’après le chercheur à Science Po Paris Bayram Balci, spécialiste de la Transcaucasie. Ainsi, la situation est à l’anxiété dès lors que la situation s’est empirée rapidement forçant un exode massif d’anciens militaires ayant lutté pour leur conviction nationale il y a plus de 30 ans. Alors que la situation en Ukraine ne semble pas s’améliorer, les nombreux putschs soutenu par le Kremlin et l’important soutien militaire dans la région, comment arriverons-nous à empêcher la percée de Poutine ?