Yoav Galant, ministre de la défense israélien, a annoncé le siège complet de Gaza. «Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz» a-t-il fermement annoncé. «Nous combattons des animaux et nous allons donc les traiter comme tels ». Israël Katz, a, dans la foulée, ordonné la «coupure immédiate» de l’approvisionnement en eau. L’électricité, quant à elle, est coupée depuis samedi soir dans ce mince territoire côtier de 41 kilomètres de long sur 6 à 12 kilomètres de large, peuplé de 2,3 millions de Palestiniens. Dans le même temps, la Commission européenne a confirmé lundi qu’elle suspendait temporairement les 691 millions d’euros d’aide au développement aux Palestiniens, une décision suivie par l’Allemagne et l’Autriche, dénoncée en revanche par l’Espagne. « Je crois que la France et d’autres acteurs de l’Union européenne [UE] doivent être beaucoup plus vigilants sur la destination de cette aide », a estimé Raphaël Morav , l’ambassadeur d’Israël en France.
Israël-Hamas : quel rôle pour la France ?
Ce dernier pense que la France a un rôle à jouer « pour essayer de contenir ce conflit » entre Israël et le Hamas et éviter un « embrasement ». En revanche, la France, s’est prononcé en défaveur de la suspension de l’aide « qui bénéficie directement aux populations palestiniennes », comme l’a déclaré ce mardi matin le ministère des affaires étrangères, ajoutant qu’elle l’avait « fait savoir à la Commission européenne ». Cette déclaration intervient après que le commissaire européen, Oliver Varhelyi, avait annoncé lundi la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de cette aide. La Commission avait ensuite fait savoir qu’elle lançait « un réexamen urgent de l’assistance de l’Union européenne à la Palestine ». La France, l’an passé, avait apporté une aide à hauteur de 95 millions d’euros, comme l’a confiée le Quai d’Orsay. « Cette aide est concentrée sur le soutien aux populations palestiniennes, dans les domaines de l’eau, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’éducation », a ajouté le ministère. « Versée notamment par le biais des Nations unies, elle bénéficie directement à la population palestinienne, à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, à Gaza et dans les camps situés dans les pays voisins », a-t-il rappelé, estimant que cette aide était « pleinement conforme aux engagements de la France ».
Les réactions politiques après les déclarations du ministre de la Défense
Depuis l’annonce du siège de Gaza, Israël a multiplié les frappes sur la bande de Gaza. Des frappes qui ont donné suite à des menaces de la part du Hamas : « Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils », a menacé le Hamas. Place Publique, le parti politique fondé par, entre autres, Raphaël Glucksmann, a, ce mardi 10 octobre, réagit à la décision du ministre de la défense. S’ils condamnent « sans réserve les attaques terroristes du Hamas contre les Israéliennes et Israéliens », ils refusent « toute forme de punition collection envers la population palestinienne, à commencer par le fait de les priver d’eau et d’électricité comme cela vient d’être annoncé », déclarent-ils. « Ce sont le Hamas et ses créanciers iraniens et Qataris – sans lequel il serait incapable de mener de telles attaques -q qui doivent être ciblés, pas une population palestinienne qui a déjà tant souffert ». Le Parti socialiste, plus nuancé, appelle de son côté, « les autorités françaises et l’Union européenne à prendre une initiative diplomatique pour un cessez-le-feu afin d’éviter un embrasement du conflit et la multiplication de victimes civiles et israéliennes comme palestiniennes », a-t-il expliqué dans un communiqué. Pour Jordan Bardella, la question se pose de savoir si « l’argent des Européens (a) directement ou indirectement, financé le terrorisme islamiste du Hamas ? ». « Cette question grave justifie a minima un gel immédiat de toute aide européenne vers les territoires palestiniens, le temps de faire la lumière sur l’utilisation de ces fonds » a-t-il estimé, sur X (anciennement Twitter).