Pas de répit pour les élèves et les enseignants. Trois jours après l’attaque au couteau qui a coûté la vie au professeur Dominique Bernard, le collège et lycée Gambetta a dû être évacué après une alerte à la bombe. L’alerte « fait suite à un message reçu » via internet, a précisé la préfecture du Pas-de-Calais. « Le préfet, sur place, a fait évacuer l’établissement. Les démineurs se rendent sur site », a-t-elle ajouté. Après une évacuation réalisée dans le calme, « toutes les mesures de précaution et de sécurité sont mises en œuvre en attente de la levée de doute », selon la préfecture.

Ce lundi, les cours n’auront pas lieu

Alors qu’une journée d’hommage était prévue, le calme et le recueillement est perturbé par un nouveau mouvement de panique. Ce lundi, les cours au collège-lycée Gambetta, ne devaient pas avoir lieu. Mais de nombreux élèves et parents d’élèves étaient rassemblés pour pour rendre hommage à Dominique Bernard. « En se réunissant ici le plus rapidement possible, on montre que personne n’a peur et on leur montre que ça ne nous a pas réellement touchés, même si c’est super grave tout ça », affirme Enzo, en classe de première dans un lycée tout proche.

Nathalie, parent d’élève, voulait simplement rendre hommage au professeur de sa fille quand elle a dû être évacuée de l’établissement. « Ça vient ajouter à notre peur, on n’a pas besoin de ça. L’impression que ça ne s’arrête jamais. Je suis très inquiète pour la sécurité de ma fille… », a-t-elle déclaré au Point.  « J’ai assisté malheureusement à l’attaque », raconte Sophie Dumont, professeur d’histoire-géographie depuis 30 ans à Gambetta. « On est tous en état de choc au lycée, on ne vit même pas au jour le jour, mais heure par heure ». Elle « appréhende » le retour face aux élèves mardi. « J’ai déjà eu la chance d’avoir une prise en charge psychologique en urgence samedi matin pour déchoquer, pour essayer de dormir, de ne plus voir ces scènes qui semblent la fois surréalistes et hyperréalistes », confie-t-elle dans les colonnes du Huffington Post.

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Alerte levée, peur bien présente

Aux alentours de midi, après que toutes les vérifications ont été faites, l’alerte a été levée. Ainsi, toutes les personnes qui attendaient à l’extérieur de l’établissement scolaire ont été autorisées à rentrer à l’intérieur. Si la suspicion de présence d’explosif au sein de l’établissement est levée, la peur plane en France avec déjà plusieurs alerte à le bombe. Au Louvre, au Château de Versailles ou encore à Gare de Lyon avec un bagage abandonné. La peur que la France soit confronté à un risque d’importation du conflit au Proche-Orient est à son apogée. L’attentat de vendredi “a provoqué une onde de choc” en France, qui “met le gouvernement sous pression, la droite exhortant à instaurer l’État d’urgence’, tandis que l’extrême droite pointe des ’failles’”. Le RN “lie l’attentat à l’immigration et reproche à Macron son prétendu laxisme face aux islamistes étrangers installés en France”, observe le correspondant d’El País à Paris, Marc Bassets.

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