Après les récents événements, les discussions autour de la sécurisation des établissements scolaires se multiplient. Le tout dans l’exercice périlleux de ne pas transformer l’école en une sorte de citadelle.

L’attentat terroriste au lycée Gambetta-Carnot d’Arras, qui a fait un mort, le professeur de lettres Dominique Bernard, et trois blessés, ce vendredi 13 octobre, relance le débat quant à la sécurité dans nos écoles. La volonté est claire : permettre aux enfants et aux enseignants de se rendre à l’école sereinement, tout en évitant d’en faire une forteresse. Chacun y va de son avis, des figures politiques aux collectivités territoriales en passant par les organisations syndicales. Pour le ministre de l’Education, Gabriel Attal, l’heure est à l’écoute et à l’échange. Quelle proposition pourrait être la plus pertinente ?  « Nous devons regarder là où nous pouvons progresser », a-t-il déclaré après une rencontre avec des enseignants, au collège Charlemagne à Paris, ce lundi 16 octobre.

Sécurisation : quels dispositifs ?

Pour l’heure des mesures de sécurité à court terme ont été mises en place. Depuis l’attaque au couteau du vendredi 13 octobre, 1 000 membres des équipes mobiles de sécurité ont été déployés dans les établissements. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut pouvoir trouver des solutions sur le long terme qui permettent aux élèves et aux enseignants de se rendre dans leur établissement scolaire sans craindre pour leur vie. Le ministre a, en ce sens, annoncé « le lancement d’une enquête flash auprès des directeurs d’écoles et chefs d’établissements sur l’état d’équipement des établissements en termes de sécurité », a indiqué Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du premier degré. Les chefs d’établissements auront ainsi jusqu’au 20 octobre pour répondre au questionnaire afin de « dresser la situation précise des mesures de sécurité prises dans les écoles et établissements ». 

Gabriel Attal a évoqué les récentes suggestions liées à la sécurisation des établissements scolaires. « Il y a plein de pistes, de solutions qui sont sur la table », a-t-il expliqué, évoquant « des portiques », des « vigiles », ou de « la vidéosurveillance ». Cette idée de portiques fait son bonhomme de chemin, depuis. « Nous ne sommes pas défavorables à l’idée d’installer des portiques aux entrées. Cela permettrait de régler certains problèmes, mais pas tous », explique Maxime Reppert, vice-président national du Snalc (syndicat national des écoles collèges et lycées), dans les colonnes de 20 minutes. Il évoque notamment le côté onéreux d’un tel dispositif. Pour Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE-UNSA, l’idée serait davantage de former les personnels à ce genre de situation extrême tout en évitant de « bunkériser » l’école.

La proposition extrême de Laurent Wauquiez

©unsplash

Si la majorité s’accorde à dire qu’il faut trouver des moyens de sécurisation qui n’entravent pas le droit français, d’autres n’hésitent pas à faire des propositions extrêmes en réaction aux récentes attaques. Laurent Wauqiez, le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes, a ainsi demandé à titre expérimental des « logiciels de reconnaissance faciale » autour des lycées de sa région pour identifier des personnes « suivies pour radicalisation terroriste », a-t-il déclaré dans les colonnes du Parisien. Ce dispositif serait mis en place « exclusivement pour détecter les individus suivis pour radicalisation terroriste », a-t-il précisé tout en admettant que « notre droit actuel ne le permet pas ». 

« En 2016, il y avait une hostilité franche d’une partie des équipes enseignantes pour la mise en place de ces dispositifs. Autant la tendance s’est inversée assez rapidement » a-t-il assuré à BFMTV.com.

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