C’était la plus grande inquiétude depuis le début de l’installation de l’épisode de froid. Le sort des sans-abris. Cette semaine, il aura eu raison d’au moins deux personnes. 

Personne n’est passé à côté. La France connaît des températures depuis une semaine à des températures très basses. Si la majorité chanceuse s’est contentée de mieux se couvrir au pire, et de rester au chaud à l’intérieur, au mieux, d’autres, ont dû redoubler d’efforts pour ne pas mourir. D’autres, ont malheureusement succombé. 

Un homme et une femme ont été retrouvés sans vie ce mardi 9 janvier. Tous les deux âgés d’une soixantaine d’années sont morts de froid, après la journée la plus glaciale depuis le début de l’épisode de froid. Vers onze heures, un sans-abri a été retrouvé dans une cave à Boulogne-Billancourt, près de Paris. Avec l’accord du propriétaire, il s’était réfugié dans un local, en dessous d’une ébénisterie. Mais il semble que ça n’ait pas suffi. C’est le propriétaire qui l’a retrouvé inerte. Il était âgé de 69 ans. Une autopsie est en cours pour confirmer les causes de son décès. 

L’autre victime du froid est une femme. Elle a été retrouvée morte sous sa couverture, dans une rue de Carpentras, dans le Vaucluse. Après une autopsie dévoilée mercredi, il a été confirmé que la sexagénaire est morte de froid. Elle était suivie par l’association Rheso, qui lui prodiguait des cafés et des douches. « Au vu des niveaux d’occupation actuels des dispositifs d’hébergement d’urgence, il n’est pas nécessaire d’ouvrir des places supplémentaires par la mobilisation, par exemple, de gymnases », a déclaré la préfecture dans un communiqué.

Renforcer le système d’hébergement d’urgence

©unsplash

« Chaque année, en France, plusieurs dizaines de personnes meurent dans la rue à cause du manque d’argent pour un accompagnement social et psychologique », a déploré le maire de Carpentras, Serge Andrieu, dans un communiqué. L’association Utopia56, elle, pointe du doigt l’inaction des pouvoirs publics. « Le « plan grand froid » n’est rien d’autre qu’une vaste opération de com’ qui permet à l’État de se défausser de ses devoirs à la vue des premiers flocons de neige. Le droit à un hébergement est inconditionnel tout le temps et par tous les temps ». 

Ian Brossat, le sénateur de Paris, lui, demande à ce que les logements vides soient réquisitionnés. « A Paris, plus de 20.000 logements sont vides depuis plus de deux ans. Ces logements et bâtiments retirés du marché alimentent la spéculation. Nous demandons à ce que le gouvernement permette à la Ville de Paris de les réquisitionner », écrit-il dans un communiqué. En effet, 18,8% du parc immobilier était inoccupé en 2020.

Comment aider les sans-abris ?

Si le plan grand froid a été activé, de nombreuses personnes restent dehors sous le froid. Des centaines de personnes, notamment des migrants, qui ne parlent pas Français, se voient face à une ligne totalement saturée lorsqu’ils appellent le 115, le seul numéro qu’ils connaissent. Mais si vous croisez un sans-abri, vous pouvez également lui venir en aide avant d’appeler le 115. Le Samu social de Paris conseille « d’entrer en contact avec la personne afin de savoir si elle va bien, et souhaite que vous appeliez le 115 pour elle ». Il faut également s’assurer « qu’il ne s’agit pas d’une urgence sanitaire », auquel cas il faut contacter les pompiers (18) ou les urgences médicales (15). Vous pouvez également prendre part à des actions organisées par diverses associations qui viennent en aide aux personnes sans domicile fixe, comme des maraudes avec la Croix-Rouge. Le site JeVeuxAider.gouv.fr recense les missions de bénévolat près de chez vous.

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