Ce samedi 20 janvier, le Premier ministre et Jordan Bardella se sont rendus dans le Rhône et la Gironde pour entendre les revendications des agriculteurs, en colère.
C’était un échange très attendu. Ce samedi 20 janvier, à Saint-Laurent-d’Agny, le Premier ministre a échangé avec les agriculteurs français. Il leur a notamment fait part de son désir de leur « faciliter la vie » et de leur permettre de « vivre de leur travail ».
Un « sujet absolument majeur »
« Pourquoi je me suis incrusté à votre cérémonie de vœux, Monsieur le Maire, comme vous l’avez dit ? » a déclaré le Premier ministre. « Orliénas, je découvre la ville aujourd’hui. J’en ai beaucoup entendu parler par Jean-Luc (Fugit) à Paris », assure le chef du gouvernement qui a indiqué vouloir apporter son soutien « à tous les élus locaux (…) qui font un travail remarquable ». « Je suis l’un des vôtres, je suis conseiller municipal de ma commune », a rappelé le Premier ministre, ce samedi 20 janvier en déplacement dans le Rhône à Orliénas et Saint-Laurent d’Agny. L’objectif ? Débattre avec 150 Français afin de les associer à sa déclaration de politique générale. Lors de ces échanges, c’est la colère des agriculteurs qui s’est rapidement imposée dans le débat.
L’ancien ministre de l’Education a dû faire face à Bruno Ferret, un cultivateur et producteur de fruits dans la région, exprime son mécontentement face à des cotisations jugées excessives, des réglementations qu’il trouve confuses et impossibles à appliquer, ainsi que l’interdiction d’employer certains pesticides en France, bien qu’ils soient autorisés dans d’autres pays. Face à ces préoccupations, le Premier ministre a pris la parole pour apaiser les inquiétudes de ceux affectés. « Il faut que les agriculteurs puissent vivre de leur travail, puisqu’à un moment, c’est eux qui nourrissent le pays » a-t-il déclaré avant d’assurer que l’agriculture est «un sujet absolument majeur» qu’il prend très au sérieux.
« Dire : on interdit tel produit mais l’alternative n’arrivera que dans quelques années, sans apporter plus de solutions, je suis conscient que ce n’est pas satisfaisant », a-t-il déploré avant d’assurer qu’il y aura « davantage de contrôles » afin de garantir des négociations commerciales annuelles entre les chaînes de supermarchés et leurs fournisseurs issus de l’agro-industrie sans influer sur le prix rémunérant les agriculteurs, producteurs des matières premières alimentaires.
Les politiques font les yeux doux aux agriculteurs
Pendant ce temps, Jordan Bardella, le président du RN, s’est également rapproché des agriculteurs. Ce même samedi, il passait la journée sur les terres viticoles du Médoc, en Gironde. Et il n’a pas hésité à pointé du doigt la politique d’Emmanuel Macron, défavorisant, selon lui, l’agriculture française. « L’Europe de Macron veut la mort de notre agriculture » en ne « cessant de la mettre en concurrence avec des produits agricoles venus du bout du monde qui ne respectent aucune des normes (…) imposées aux agriculteurs français », a-t-il lancé. Ainsi, il a proposé d’exclure « l’agriculture des accords de libre-échange » et d’exiger des « clauses miroirs » dans les accords conclus avec des producteurs étrangers afin de les soumettre aux mêmes normes sanitaires et environnementales que les producteurs français.
Sans surprise, le patron du RN a également souhaité le « patriotisme économique » en instaurant la « priorité des agriculteurs français dans l’accès aux marchés publics ». Marine Le Pen, de son côté, ne s’est pas muré dans le silence et en a profité pour apporter son soutien aux agriculteurs. « Nous sommes comme toujours aux côtés de nos agriculteurs, lâchés par le gouvernement, passés à la moulinette de l’UE qui les submerge de normes, négocie dans leur dos des traités de libre-échange mortifères. Garantir notre souveraineté alimentaire sera un enjeu crucial du 9 juin », faisant ainsi références aux Européennes. Une grande majorité voit dans cet engagement politique en faveur des agriculteurs une forme d’opportunisme électoral pour les élections européennes.