L’agence nationale de santé publique a été saisie par l’agence régionale de santé des Hauts-de-France pour faire la lumière sur la mort de cinq personnes atteintes de la maladie de Charcot.

La malédiction semble avoir frappé le village de Saint-Vaast-en-Chaussée (Somme), au nord d’Amiens. En effet, depuis 2007, cinq personnes sont décédées des suites de la maladie de Charcot, dans deux rues voisines. « Cinq cas d’habitants, vivant dans la même rue ou dans une rue perpendiculaire pour l’un d’entre eux, ayant contracté la maladie entre 2007 et 2022 » ont été confirmés, a ainsi détaillé l’ARS à l’AFP. En revanche, aucun autre cas n’a été révélé.

Une coïncidence intrigante

L’Agence régionale de santé a donc saisi l’agence nationale de santé publique pour « déterminer s’il existe effectivement un excès statistique de maladies dans la population observée » et, s’il existe, « de déterminer s’il existe une ou plusieurs causes locales à ce regroupement de cas, autres que le hasard, sur la ou lesquelles il est possible d’agir », a indiqué à l’AFP Santé publique France. À ce jour, « les investigations sont en cours » et ont « tout d’abord pour objectif de documenter finement les cas », étape « indispensable » à l’investigation du cluster.

C’est une situation exceptionnelle. Cette maladie neurodégénérative grave qui affecte 8 000 patients en France, n’a jamais eu la forme d’un cluster. « Mon mari a été le premier de la rue à tomber malade », affirme Françoise Gamain à BFMTV.  Le deuxième malade, on s’est dit que c’était une coïncidence. Mais au bout de plusieurs cas, on a commencé à se dire que ça faisait beaucoup de coïncidences », témoigne-t-elle. « C’est allé très vite », précise-t-elle. « On a eu le diagnostic en octobre 2008. Au mois de mars suivant, il était décédé ».

Des facteurs environnementaux en cause ?

Mais alors, qu’est-ce qui pourrait bien expliquer que ces habitants de la même rue soient tombés malade ? « Il y a des champs autour de la maison, est-ce que ça pourrait venir de là? De produits phytosanitaires? De ce qu’on a mangé? Mais si c’est dans l’eau ou dans l’air, pourquoi ça ne concerne pas les autres rues du village? » S’interroge Françoise Gamain. De son côté François Pradat, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière tente de rassurer. Selon lui, cette situation est « statistiquement possible ».

« La SLA est une maladie rare mais pas exceptionnelle ». Il expose à BFMTV, des cas similaires. « J’ai trois patients qui souffrent de la SLA qui font partie du même club de vélo (…) J’ai aussi des couples dont les deux membres développent une SLA. Ce n’est pas pour autant qu’il faut y voir un lien.  Et d’ajouter : Si j’avais cinq personnes souffrant de SLA habitant ma rue, je ne paniquerais pas’ ». Concernant la probabilité d’un ou plusieurs facteurs environnementaux, le neurologue ne balaie pas l’idée mais explique qu’il faut tout de même « un terrain génétique favorable ».

En 2013, concernant des cas dans l’Hérault, une étude avait déterminé qu’il y avait un nombre de malades plus importants autour de l’étang de Thau. Cela serait dû à une toxine appelée BMAA, produite par des cyanobactéries retrouvées dans l’étang, rappelle Medscape. Pour l’heure, à Saint-Vaast-en-Chaussée, l’enquête est encore en cours. 

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