C’était l’une des questions les plus épineuses. L’eau de la Seine, sera-t-elle aux normes avant le début de la compétition ? Si Amélie Oudéa-Castéra et Anne Hidalgo s’y sont baignées, les derniers tests quant à la qualité de l’eau ressortaient négatifs. Le mardi, la compétition homme a dû être reportée. Mais mercredi, les athlètes femmes ont bien pu concourir. Et certaines d’entre elles, n’ont pas hésité à remettre en cause l’organisation du triathlon.

« J'ai senti et vu des choses »

Emmanuel Macron s’en est réjoui. «Par un investissement massif de l’État, avec Paris et le Val-de-Marne, nous avons réussi en 4 ans l’impossible depuis 100 ans : la Seine est baignable. Héritage fabuleux pour les Franciliens qui pourront y nager et pour la biodiversité », a écrit le président de la République. Un sentiment de réussite qui ne semble pas être au goût de tout le monde.

Jolien Vermeylen, triathlète belge de 38 ans, n’a pas gardé un bon souvenir de son épreuve, qui s’est déroulée ce mercredi 31 juillet. «J’ai bu beaucoup d’eau, donc on saura demain si je suis malade ou pas», a-t-elle expliqué. «Ça n’a pas le goût du coca-cola ou du sprite, évidemment. En nageant sous le pont, j’ai senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser. La Seine est sale depuis cent ans, alors ils ne peuvent pas dire que la sécurité des athlètes est une priorité. Ce sont des conneries. »

©capture d'écran eurosport

Un sentiment d’humiliation

L’avis très tranché de la triathlète belge est partagé. «Je pense que la Fédération Internationale s’est un peu moquée de nous», a déploré Anna Godoy Contrera, triathlète espagnole. «Ici, ils ont pensé davantage à la scène, à l’image, à la rendre belle et à la vendre dans la Seine, c’était en gros ‘je veux les Jeux de Paris depuis l’inauguration et rien n’a été pensé pour la santé des athlètes’. Si on avait pensé à la santé des athlètes, cela n’aurait pas été fait ici et il y aurait eu un véritable plan B. Ils ont eu huit ans pour préparer les Jeux», regrette quant à elle Miriam Casillas Garcia (33e), dans les pages du Marca.

«La santé devrait passer en premier et ici ils nous ont vendu que tous ces contrôles sont faits pour nous, mais vraiment s’ils avaient pensé à nous, ils auraient eu un vrai plan ‘B’, pas un plan ‘B’ consistant à nager dans une rivière», avant de conclure: «on est un peu comme les clowns du cirque, ils nous mettent là et il faut passer par là. C’est un peu dommage.»

L’association Surfrider Foundation a quant à elle exprimé ses préoccupations concernant le fait que les athlètes aient commencé la course malgré plusieurs heures de pluie durant la nuit précédente. Les autorités ont dépensé plus d’un milliard d’euros pour empêcher les précipitations des orages de polluer la Seine, notamment par la construction d’un grand bassin à Austerlitz destiné à stocker les eaux de pluie et à prévenir le débordement des égouts.

Exit mobile version