La guerre commerciale repart de plus belle. Donald Trump a décidé d’imposer une taxe uniforme de 10 % sur presque toutes les importations américaines, avec des mesures spéciales contre la Chine. L’Union européenne, de son côté, prépare une riposte ciblée sur des produits agricoles, tandis que Pékin menace d’utiliser l’arme des métaux rares. Une escalade qui fait planer un risque sérieux sur l’économie mondiale.

C’est un nouveau coup de semonce dans la guerre commerciale mondiale. Mardi 8 avril, Donald Trump a annoncé une hausse généralisée des droits de douane américains, uniformisés à 10 % sur presque toutes les importations étrangères. Cette mesure vise officiellement à « rétablir l’équilibre » dans les échanges, mais cible particulièrement la Chine, qui reste sous un régime de sanctions spécifiques, avec une fenêtre de négociation de 90 jours.

« Pendant trop longtemps, les États-Unis ont été les dindons de la farce », a justifié le président américain, en campagne pour sa réélection.La Chine, principal visé par ces nouvelles sanctions, a immédiatement dénoncé une « violation des règles du commerce international » et promis des représailles. Pékin évoque déjà l’arme du ralentissement des exportations de terres rares, cruciales pour l’industrie technologique américaine.

La réponse de l’Union européenne : des taxes ciblées sur l’agroalimentaire

Face à cette offensive américaine, l’Union européenne a choisi de riposter sur des produits emblématiques. Selon une liste dévoilée par franceinfo, Bruxelles envisage de taxer des marchandises en provenance des États-Unis comme :

  • Le riz,
  • Les légumes,
  • Le jus de fruits,
  • Certaines céréales,
  • Des produits alimentaires transformés.

L’objectif est clair : frapper des filières stratégiques sur le plan électoral pour Donald Trump, sans déséquilibrer totalement les échanges transatlantiques. Bruxelles, tout en dénonçant les nouvelles barrières douanières, cherche néanmoins à éviter une escalade incontrôlée. Selon un diplomate européen cité par Le Monde, l’UE veut « préserver des canaux de dialogue » avec Washington, même si « l’unilatéralisme américain complique fortement la donne ».

La Chine hausse le ton

Côté chinois, la tension est d’un autre niveau. Selon Les Échos, Pékin étudie plusieurs pistes de représailles : restrictions sur les exportations de métaux rares, droits de douane ciblés sur les produits agricoles américains, ou encore limitation des activités de grandes entreprises américaines sur son sol. Dans une allocution officielle, le ministère du Commerce chinois a accusé Washington de « sabotage économique » et averti que la Chine ne se laisserait pas « intimider » dans une année particulièrement sensible pour la stabilité intérieure. La grande question demeure : qui craquera le premier ? Si l’économie chinoise montre des signes de ralentissement, la dépendance américaine aux terres rares asiatiques reste un point de pression majeur.

Cette montée des tensions douanières inquiète les économistes. À l’OMC, plusieurs experts préviennent déjà d’un risque de ralentissement global du commerce international. Selon eux, la multiplication des barrières tarifaires pourrait casser la reprise économique post-crise sanitaire, fragiliser les marchés émergents et alimenter une inflation importée. L’Europe, de son côté, reste tiraillée entre son attachement aux règles de l’OMC et son besoin de défendre ses intérêts. « Nous voulons éviter la spirale », a insisté Valdis Dombrovskis, commissaire européen au Commerce, tout en promettant une réponse « proportionnée et rapide ».

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