De l’Occident à l’Orient, en passant par les zones de conflit, une vague d’émotion et de recueillement a déferlé, témoignant de l’impact universel de son pontificat.
Le 21 avril 2025, le pape François s’est éteint à l’âge de 88 ans, après avoir succombé à un accident vasculaire cérébral, laissant derrière lui un héritage spirituel et moral qui transcende les frontières religieuses et culturelles.
Une figure mondiale saluée par les dirigeants internationaux
À New York, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a salué la mémoire d’un « messager d’espoir, d’humilité et d’humanité », rappelant l’engagement du pape en faveur des plus vulnérables. Le président français Emmanuel Macron a évoqué sur X (anciennement Twitter) un homme « du côté des plus vulnérables et des plus fragiles », soulignant son combat pour la justice sociale et l’environnement. En Inde, le Premier ministre Narendra Modi a exprimé sa profonde tristesse, rappelant les rencontres inspirantes qu’il avait eues avec le souverain pontife et son engagement envers un développement inclusif.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rendu hommage à un homme qui « savait donner de l’espoir, soulager la souffrance par la prière et favoriser l’unité ». Dans la bande de Gaza, la petite communauté chrétienne a exprimé son chagrin face à la disparition d’un pape qui n’a cessé de plaider pour la paix dans la région. Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué un « ami fidèle des Palestiniens » qui a toujours soutenu leurs droits. Le Hezbollah a également reconnu l’engagement du pape François, louant ses « positions sans équivoque appelant à la fin de l’agression israélienne sur la bande de Gaza ».
Une mobilisation mondiale sans précédent
En Corée du Sud, le président Yoon Suk-yeol a exprimé ses condoléances, rappelant la visite mémorable du pape François à Séoul en 2014 et son message de paix et de réconciliation. Les fidèles sud-coréens se sont rassemblés dans les églises pour prier et rendre hommage à un leader spirituel qui a marqué leur pays. Des cérémonies de deuil ont été organisées dans de nombreux pays. En Argentine, pays natal du pape, trois jours de deuil national ont été décrétés. En Italie, les événements nationaux ont été reportés, et le corps du pape sera exposé à la basilique Saint-Pierre à partir de mercredi.
Les hommages affluent également de la société civile. Le club de football argentin San Lorenzo, cher au cœur du pape, a publié un message émouvant : « De Mario Jorge Bergoglio à François, une chose n’a jamais changé : son amour pour le Ciclón. Aujourd’hui, nous disons au revoir à François : adieu, merci et à jamais ! ».
Un héritage universel
Dès son élection en 2013, le pape François s’est imposé comme une voix morale singulière, portée par une volonté de recentrer l’Église sur les valeurs fondamentales de compassion, de justice et d’humilité. Refusant les attributs traditionnels de la fonction, logeant dans la résidence Sainte-Marthe plutôt que dans les appartements pontificaux, il a très vite incarné une papauté proche des pauvres, des marginalisés et de toutes les périphéries humaines. Fidèle à l’esprit de saint François d’Assise, dont il a choisi le nom, il a porté haut les questions sociales, dénonçant sans relâche les excès du capitalisme, l’indifférence face aux migrants, et l’écart grandissant entre riches et pauvres.
La paix a toujours été au cœur de ses appels : qu’il s’agisse des conflits au Moyen-Orient, en Ukraine ou ailleurs, il a plaidé inlassablement pour le dialogue, le cessez-le-feu, la réconciliation. Sur les enjeux écologiques, il a marqué l’histoire par son encyclique Laudato Si’, appel vibrant à une « écologie intégrale » conjuguant justice sociale et respect de la Création. En interne, le pape François a aussi tenté de moderniser l’Église : en ouvrant la porte à une réflexion sur le rôle des femmes, en dialoguant avec les personnes LGBTQ+, en luttant contre les abus sexuels et contre les dérives du cléricalisme. Bien que parfois contesté, il n’a jamais dévié de son cap : porter une Église en marche, solidaire, accueillante, au service des derniers. Son message, plus que dogmatique, était profondément évangélique : « la miséricorde avant tout ».
Qui pour lui succéder ?
Avec la disparition du pape François, l’attention se tourne désormais vers le conclave qui élira son successeur. Parmi les favoris figurent le cardinal italien Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, et le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, préfet du Dicastère pour l’Évangélisation. Le cardinal ghanéen Peter Turkson, ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix, est également cité parmi les prétendants. Le prochain pape devra relever le défi de poursuivre les réformes engagées par François tout en unifiant une Église parfois divisée.