Quarante références de fromages, vendues dans tout le pays, sont rappelées en urgence après la détection de Listeria monocytogenes. L’agence sanitaire a identifié 21 cas confirmés de listériose depuis le début de l’année, dont deux mortels. Quels sont les produits concernés ? Quels symptômes doivent alerter ?
Le site officiel RappelConso a publié, en l’espace de quelques jours, une cascade d’avis concernant 40 références de fromages, issus de plusieurs producteurs et distribués dans l’ensemble de la France. La cause : la présence possible de Listeria monocytogenes, une bactérie responsable de la listériose, une infection rare mais grave.
Selon Santé publique France, 21 cas confirmés ont été recensés depuis janvier, dont deux décès. Si le lien direct entre tous ces cas et les produits rappelés est encore en cours d’investigation, la concordance temporelle et les résultats d’analyses microbiologiques renforcent les soupçons.
Quels fromages sont concernés ?
Les produits visés sont variés mais concernent majoritairement des fromages au lait cru :
- Pâtes molles : brie, camembert, coulommier, munster, reblochon
- Fromages frais au lait cru
- Certains fromages pasteurisés contaminés lors de la chaîne de production
Les lots rappelés se retrouvent sous plusieurs marques, y compris des marques de distributeurs.
La liste complète, avec numéros de lots, dates de fabrication et DLC, est accessible sur RappelConso.gouv.fr. Les enseignes touchées vont des grandes surfaces (Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc, Système U, Monoprix, Franprix) aux crémeries artisanales et marchés locaux.
Pourquoi cette bactérie est-elle si dangereuse ?
La Listeria monocytogenes est naturellement présente dans l’environnement (sols, eaux, végétaux) et peut contaminer des aliments crus ou insuffisamment cuits. La particularité inquiétante de cette bactérie est qu’elle continue de se multiplier à basse température, y compris dans un réfrigérateur domestique. Elle résiste donc à la chaîne du froid, et seule une cuisson au-dessus de 70°C permet de l’éliminer. Chez la majorité des adultes en bonne santé, l’infection reste bénigne, mais chez les femmes enceintes, les personnes âgées ou immunodéprimées, elle peut être mortelle.
L’incubation peut aller de quelques jours à deux mois après ingestion du produit contaminé.
Les symptômes peuvent inclure :
- Fièvre, souvent associée à des maux de tête
- Courbatures, grande fatigue
- Nausées, vomissements, diarrhées
- Dans les formes graves : méningite, septicémie
- Chez la femme enceinte : risque de fausse couche, accouchement prématuré ou infection néonatale sévère
Le ministère de la Santé invite toute personne ayant consommé un produit rappelé et présentant ces symptômes à consulter immédiatement un médecin.
Une procédure de rappel bien rodée
Dès la détection de la contamination par les laboratoires de contrôle, les autorités déclenchent le plan de retrait-rappel.
Le processus implique :
- Identification des lots contaminés via la traçabilité des fournisseurs
- Alerte nationale publiée sur RappelConso et relayée par les médias
- Retrait immédiat des produits des rayons et affichage en magasin
- Recommandation aux consommateurs de rapporter ou jeter les produits
Enquête en cours
Les autorités sanitaires et la Direction générale de l’alimentation (DGAL) travaillent à remonter la chaîne de production pour identifier la source exacte de la contamination.
L’objectif est d’éviter toute nouvelle mise en circulation de lots contaminés et de comprendre si un défaut structurel ou ponctuel est en cause. Pour se prémunir des risques liés à la listériose, il est important de ne pas consommer les produits rappelés, même après cuisson légère, surveiller l’apparition de symptômes jusqu’à 8 semaines après consommation. Enfin, les femmes enceintes doivent redoubler de vigilance et consulter au moindre doute.
