La grippe progresse à grande vitesse en France. Les hôpitaux s’inquiètent à l’approche de Noël. Découvrez comment éviter la grippe avant les fêtes et protéger vos proches.
La fièvre pourrait bien s’inviter sous le sapin cette année. À quelques jours des vacances de Noël, l’épidémie de grippe accélère nettement sa progression sur l’ensemble du territoire. Les derniers indicateurs sanitaires montrent une hausse continue des consultations, des passages aux urgences et des hospitalisations liées aux syndromes grippaux. Une dynamique qui inquiète particulièrement les autorités sanitaires et les hôpitaux, déjà fragilisés, alors que s’annonce une période traditionnellement tendue.
Selon des projections publiées par l’Institut Pasteur et Santé publique France, le recours aux soins devrait encore augmenter au cours des deux prochaines semaines, avec un « fort impact » attendu sur le système hospitalier pendant les congés de fin d’année. Le pic de l’épidémie est désormais anticipé autour de Noël ou dans les jours qui suivent, même si des incertitudes subsistent sur son ampleur exacte.
Un pic attendu autour de Noël, avec de fortes incertitudes
Ces projections reposent sur des modèles mathématiques inédits, conçus pour anticiper l’évolution de l’épidémie grippale à court terme. Une première version du modèle prévoit une croissance rapide des passages aux urgences pour syndrome grippal dans les jours à venir, avant une décrue progressive au début de l’année 2026. Cette baisse serait en partie liée, avec un effet différé, à la fermeture des écoles pendant les vacances de Noël, qui limite temporairement la circulation du virus. Mais les scientifiques se montrent prudents. « La performance du modèle peut être variable », a rappelé Juliette Paireau, spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur et à Santé publique France.
Si les saisons grippales ressemblent à celles du passé, les prévisions sont généralement fiables. En revanche, lorsque la dynamique s’écarte des schémas habituels, les marges d’erreur augmentent. À ce stade, le scénario le plus probable situe le pic de l’épidémie dans la semaine de Noël, avec une probabilité majoritaire en semaine 52. Mais « une grande incertitude » demeure sur l’intensité de ce pic, notamment en ce qui concerne la pression exercée sur les hôpitaux. Un point d’autant plus sensible que la période des fêtes rime souvent avec effectifs réduits et tensions organisationnelles dans les établissements de santé.
Hôpitaux inquiets et appels à la prévention avant les fêtes
Dans les services hospitaliers, l’inquiétude est réelle. Les urgences voient déjà arriver un nombre croissant de patients, en particulier des personnes âgées, des malades chroniques ou des patients présentant des complications respiratoires. « Malgré le degré d’incertitude élevé inhérent à la modélisation, il est probable que le recours aux soins s’accentue de façon importante dans l’ensemble des régions », préviennent conjointement l’Institut Pasteur et Santé publique France. Cette perspective ravive les craintes d’une saturation ponctuelle du système hospitalier pendant les vacances de Noël, période où les rassemblements familiaux favorisent les contaminations croisées. Les autorités sanitaires rappellent que la grippe n’est pas une maladie bénigne et qu’elle peut entraîner des formes graves, voire mortelles, chez les personnes les plus vulnérables.
À l’approche des fêtes, les messages de prévention se multiplient. Il est encore temps de se faire vacciner, soulignent les autorités, le vaccin restant le moyen le plus efficace pour réduire le risque de formes sévères et d’hospitalisation. Les gestes barrières, longtemps associés à la crise du Covid-19, conservent toute leur pertinence : port du masque en cas de symptômes, lavage fréquent des mains, aération des espaces clos et limitation des contacts lorsqu’on est malade. Les soignants appellent également à la responsabilité individuelle. En cas de fièvre, de fatigue intense ou de courbatures, il est recommandé de consulter et d’éviter les rassemblements, même familiaux. Un renoncement parfois difficile à l’approche de Noël, mais jugé nécessaire pour limiter la propagation du virus et préserver un système hospitalier déjà sous forte pression.


