Le mois de mai n’a été constitué que de semaines de quatre jours. On le sait, c’est un mois très chargé en jours fériés. Entre la Pentecôte et l’Ascension, les Français ont donc moins travaillé le mois dernier en partie grâce aux fêtes religieuses. Des jours fériés qui font débat depuis quelque temps entre les élus.

Supprimer ou sanctuariser ?

Le 24 mai, le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, a suggéré sur Twitter, de supprimer « les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier républicain ». De quoi susciter le débat au sein de l’opinion publique et politique. Pour justifier son propos, l’élu écologiste a partagé un article publié par Mediapart quant à la consigne qui avait été faite aux enseignants de recenser les élèves absents pour l’occasion de l’Aïd, fête religieux musulmane. Problème ? Cela est normalement autorisé par l’Education nationale et ne nécessite donc pas de recensement. C’est la raison pour laquelle l’élu a tout simplement proposé de supprimer les jours fériés du calendrier en suggérant préférer déclarer « fériées les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République, aux révolutions, à la Commune, à l’abolition de l’esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT ». Son souhait ? Rendre le calendrier plus « pluraliste » et finalement plus laïque.

Pour y parvenir, l’élu suggère de « laisser des jours fériés au choix selon les convictions religieuses de chacun, et instaurer de nouveaux jours fériés en référence à notre histoire commune ». Dans le même sens, il indique qu’il souhaite rendre commémorer des jours importants qui ne figurent pourtant pas dans le calendrier :  « Commémorer et célébrer les grands mouvements de notre histoire, les droits acquis, les victoires sociales, cela fait sens en République ». Des idées qui ne passent pas du côté de la droite. Stéphane Le Ruduliier, sénateur LR des Bouches-du-Rhône, a de son côté, pris le contrepied et proposé l’inverse. Il a donc déclaré avoir déposé une proposition de loi pour sanctuariser les jours fériés existants afin de renforcer les racines judéo-chrétiennes de la France. « Ces jours sont des marqueurs culturels et sociaux immémoriaux pour les Français qui y sont attachés. Vouloir les supprimer, c’est (…) gommer les marqueurs historiques chrétiens pour arracher un pays à son histoire et le faire à sa main », a-t-il écrit.

©unsplash

Ce qu’en pensent les Français ?

Si la gauche et la droite se tire la bourre depuis des années concernant la place des jours fériés dans notre calendrier, que pensent les Français de ces potentiels changements ? Il semblerait qu’ils soient massivement contre puisque 20 minutes a posé la question à ses lecteurs : 80% ont ainsi rejeté l’idée. « C’est une aberration. Notre histoire et nos fondements reposent sur une grande part de religion chrétienne », observe Fabrice dans les colonnes de 20 minutes. Pourquoi chambouler et foutre en l’air tout ce qu’il y a de bien ? Restons ce que nous sommes, du moment que cela nuit à personne ». Pour les Français ayant répondu à 20 minutes, supprimer les jours fériés religieux reviendrait à « renier ses origines », « casser notre culture », « oublier que la France est un pays judéo-chrétien ».

De son côté, Evelyne explique auprès que magazine qu’elle « favorable à l’effacement de toutes les fêtes religieuses » du calendrier, « à l’exception de Noël et de Pâques ». Elle explique également que la France est « un pays pluriethnique où de nombreux citoyens ont une religion différente ». « Pourquoi imposer à ceux qui ne sont pas catholiques des jours de congé indus ? ».

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