Alors que l’accalmie semble se confirmer en France, Emmanuel Macron a rendu visite aux forces de l’ordre dans la soirée du lundi 3 juillet. L’occasion d’échanger sur les questions de sécurité. Le chef de l’État y a évoqué une « sorte de tarif minimum dès la première connerie ».

Payer pour les actes de ses enfants ?

Après plusieurs nuits d’embrasement, Emmanuel Macron a apporté son « soutien » aux forces de l’ordre lorsqu’il est allé à leur rencontre dans la soirée du lundi 3 juillet. Alors qu’il échangeait avec six policiers de la BAC, le chef de l’État a affirmé qu’il faudrait « qu’à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles », comme le rapporte Le Parisien.  « Une sorte de tarif minimum dès la première connerie », a-t-il précisé avant de rajouter qu’il s’agirait de sanctions, « au cas par cas », sans « forcément passer par les allocations familiales ». Une réponse aux différentes demandes qui ont été formulées de parts et d’autres de la droite. Sur CNews, le 2 juillet, Jordan Bardella, patron du Rassemblement national, demandait ainsi à « supprimer les allocations familiales aux parents de mineurs multirécidivistes lorsque des carences éducatives sont avérées » emboitant le pas à Eric Zemmour qui affirmait que « les parents sont responsables des enfants de 13 ans, on peut leur supprimer les allocations sociales ». 

De son côté, Eric Ciotti, (LR), a rappelé qu’il avait déjà proposé une loi aux mêmes contours :  « J’avais porté une loi qui supprimait les allocations familiales aux parents des enfants délinquants, abrogée sous François Hollande », a-t-il écrit sur son compte Twitter. Pourtant, de son côté, le ministre de l’Intérieur s’était refusé à « accabler les parents » des émeutiers, souvent mineurs. « Il est légitime de demander aux parents de s’occuper des enfants », mais « il faut tenir compte des difficultés spécifiques de certaines familles : lorsqu’une mère travaille la nuit, c’est quand même plus compliqué pour les enfants », a-t-il ajouté. Il faut « responsabiliser les parents, [mais] ça ne veut pas dire punir les familles, ça veut dire les aider pour faire de telle sorte qu’elles puissent s’occuper de leurs enfants », a jugé M. Ndiaye. Des violons mal accordés, qui supposent des difficultés pour gérer les émeutes.

Un soutien sans failles aux forces de l’ordre

©unsplash

Lors de ces échanges avec les forces de l’ordre, Emmanuel Macron a tenu à leur apporter son soutien en se rendant à la caserne Bessières, dans le 17ème arrondissement. « Il a tenu à être présent à leur côté » pour « les remercier de leur mobilisation ces derniers jours et les assurer de son soutien » selon l’entourage du chef de l’État. Sur Twitter, il partageait également sa reconnaissance : « Policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, merci pour votre mobilisation exceptionnelle ces dernières nuits. Je sais combien celles-ci ont été difficiles pour vous et vos familles. Vous avez mon soutien ». 

Concernant les sanctions, Éric Dupond-Moretti a évoqué des interdictions de sortie à partir d’une certaine heure, « lorsque la nature des faits, les circonstances de leur commission et la personnalité des mineurs le justifient » et le garde des Sceaux d’ajouter : « Ce n’est pas l’État qui doit éduquer les enfants, ce sont leurs parents. Des adolescents de 13 ans qui traînent la nuit dans les rues, ce n’est pas normal », dans les colonnes du Parisien. « À Créteil, dès qu’un mineur sera déféré devant un juge pour enfants, un document extrêmement clair sera remis à ses parents pour leur expliquer que l’article 227-17 du Code pénal permet des poursuites contre eux. C’est une façon de les mettre face à leurs obligations, au cas par cas, sans rien systématiser ». Le ministre a également proposé, dans une circulaire, à ce que « le père et la mère (soient) solidairement responsables des dommages, du coût des dégâts causés par leurs enfants mineurs et donc peuvent être condamnés à verser des indemnisations ou des amendes ».  Des mesures permises par le nouveau Code de justice pénale des mineurs voté en 2021 qui avait été jugée comme étant une réforme jugée trop « répressive » par la gauche.

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