Samedi soir, un Français né en 1997 a tué un jeune touriste germano-philippin et a blessé deux autres personnes. Armand Rajabpour-Miyandoab était fiché pour radicalisation islamiste et suivi pour des troubles psychiatriques par la DGSI.

Encore un drame. Samedi soir, Armand Rajabpour-Miyandoab, né en 1997 à Neuilly-sur-Seine, a tué au couteau un touriste germano-philippin et a blessé deux autres personnes. Les faits se sont déroulés à deux pas de la Tour Eiffel. Avant son passage à l’acte, l’assaillant avait prêté allégeance  à l’Etat islamique (EI). Dans la vidéo, publiée sur son compte X, aux yeux de tous, l’homme de 26 ans apportait «son soutien aux jihadistes agissant dans différentes zones» selon le procureur.

L’assaillant, toujours en garde à vue

Selon une source policière, ce Franco-Iranien de 26 ans était déjà «connu pour islamisme radical et troubles psychiatriques». Né à Neuilly-sur-Seine, l’assaillant se serait converti à l’islam en 2015, après l’obtention d’un bac scientifique. Il est rapidement attiré par une pratique rigoriste de l’islam et aurait envisagé de rejoindre Dash en zone irako-syrienne. En 2016, il est interpellé par la Direction générale de la sécurité intérieure dans le cadre d’un projet d’action violente à l’ouest de Paris. A cette époque, il écope de cinq ans de prison et sortira après quatre ans de détention, en 2020 « et suivi administrativement par la DGSI». Le Centre d’analyse du terrorisme (CAT) a également précisé que l’assaillant était en lien avec Abdoullakh Anzorov, l’homme ayant tué le professeur Samuel Paty, le 16 octobre 2020.

Une source proche du dossier, a indiqué à l’AFP que la personne en question présente un « profil instable, très influençable ». Elle est affectée par des troubles psychiatriques avérés, et les enquêteurs examinent actuellement son dossier médical pour déterminer si les modalités de son suivi, ou l’absence de suivi, pourraient expliquer son comportement. Lorsqu’il a été interpellé, il aurait dit aux policiers qu’il « ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine ». De son côté, la mère de l’assaillant avait déjà signalé le comportement inquiétant de son fils « qui se repliait sur lui-même », à la fin du mois d’octobre 2023. Les services de police avaient alors tenté de le faire examiner par un médecin et hospitalisé d’office, chose finalement impossible en l’absence de troubles, selon une source proche du dossier. Quelques jours après son signalement, elle avait assuré qu’il « allait mieux », toujours d’après la même source.

Un « ratage psychiatrique »

©capture écran France 24

Une enquête de flagrance a été ouverte pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation de crimes d’atteinte aux personnes ». Celle-ci va se concentrer sur la manière dont a été effectué le suivi médical de l’assaillant, qui était « soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur », selon Jean-François Ricard, le procureur du Parquet national anti terroriste. « Nous avons été au bout du suivi judiciaire concernant cet individu », selon le locataire de la place Beauvau, dans une interview accordée au Figaro ce lundi matin. «Il y a incontestablement un sujet de suivi psychiatrique. Entre 25 et 40 % des personnes suivies pour radicalisation sont concernées par des maladies mentales», a-t-il ensuite estimé avant d’évoquer un « ratage psychiatrique » car « les médecins ont considéré à plusieurs reprises » que l’assaillant « allait mieux et pouvait vivre, si j’ose dire, librement ». 

Gérald Darmanin a également réclamé que les autorités « puissent demander une injonction de soins » pour une personne radicalisée suive pour des troubles psychiatriques. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, juge de son côté que les premiers éléments de l’enquête concernant l’auteur de l’attaque à Paris démontrent un « parcours médical, administratif et pénal » qui est « conforme à l’état de droit ».

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