Le « réarmement démographique », ce n’est pas pour demain. C’est en tout cas ce qu’a projeté la fondation Bill & Melina Gates dans un scénario peu optimiste. Les prévisions se ressemblent toutes, au grand dam du chef de l’Etat : le taux de natalité va connaître une baisse significative.

Une baisse « spectaculaire »

La revue The Lancet a relayé une étude édifiante ce 20 mars. Intitulée « la baisse spectaculaire des taux de natalité va transformer la planète d’ici à 2100 », l’étude pointe le doigt sur l’évolution de la fécondité, pays par pays, région du monde par région du monde. Le résultat est sans appel, et ce, avec ou sans politiques natalistes. Le taux de fertilité ne pourra certainement assurer le renouvellement des générations futures. Et si l’on en croit les projections, il semble difficile de pallier cette décroissance démographique. Ces conclusions sont similaires à celles du rapport publié par les Nations Unies, il y a plusieurs mois. Il stipulait notamment que la croissance démographique mondiale « est à son rythme le plus lent depuis 1950 » et prévoyait un pic de croissance en 2080 avec 10,4 milliards de Terriens, puis une baisse lente à partir de 2100.

Les projections tirent la sonnette d’alarme pour 2050. À ce moment-là, une majorité de nations connaîtront un taux de fécondité insuffisant pour stabiliser leurs effectifs démographiques, un phénomène s’étendant à presque tous les pays d’ici 2100. Bien que les impacts varieront régionalement, les pays moins développés, en particulier en Afrique subsaharienne, verront leur population croître pour une période prolongée. À l’inverse, les pays avancés expérimenteront une diminution de leur démographie, illustrée par les cas actuels du Japon et de l’Italie, entrainant d’importantes répercussions économiques et sociales.

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Quid de la France ?

En se focalisant sur la France, le taux de fécondité a diminué à 1,68 enfant par femme en 2023, contre presque deux enfants en 2014, d’après l’Insee. Les projections de l’étude, relayées par L’Express, suggèrent une baisse continue, atteignant 1,56 enfant par femme en 2050 et 1,43 en 2100, comparé à un taux global de 1,8 en 2050 et de 1,6 en 2100. Ces chiffres se situent bien en dessous du seuil de renouvellement générationnel de 2,1 enfants par femme, soulevant des préoccupations au sein du gouvernement français. Emmanuel Macron a même parlé de la nécessité d’un « réarmement démographique », une expression qui a suscité des critiques parmi des groupes féministes selon Le Point.

La publication dans The Lancet a également été remise en question par des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui ont pointé du doigt les limites des données, en particulier celles provenant des pays en développement. Ils appellent à une approche plus nuancée, en opposition au sensationnalisme, en mettant en lumière les bénéfices potentiels, tels que les effets sur l’environnement, tout en reconnaissant les défis posés aux systèmes de retraite et au marché du travail.

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