Le christianisme renaît pour Pâques. Ce lundi 1er avril, 7,135 adultes doivent se faire baptiser à l’occasion du jour de la résurrection du Christ. Une tendance à la hausse qui peut s’observer par rapport à 2023 et particulièrement vraie chez les plus jeunes.

« Une soif spirituelle »

Les Français se rapprochent de la religion. Une tendance confirmée par des chiffres publiés ce mercredi 27 mars par la Conférence des évêques de France (CEF). Le nombre d’adultes et de jeunes qui doivent se faire baptiser à l’occasion de Pâques 2024 est en hausse de 31% par rapport à l’année 2023. Rien que pour ce week-end, 7,135 personnes attendent d’être baptisés. Une tendance à la hausse qui est observée depuis 2021, où 3,639 adultes se faisaient baptiser.  Selon l’instance qui réunit les plus hauts représentants de l’Eglise catholique, cette tendance est très marquée chez les jeunes adultes âgés entre 18 et 25 ans. Ils représentent 36% des personnes baptisées. Ils n’étaient que 23% avant l’épisode pandémique.

« L’une de nos aumôneries d’étudiants a enregistré vingt-cinq demandes en septembre, contre trois ou quatre habituellement ! » remarque Barbara Skowronek, référente catéchuménat adultes et jeunes de Grenoble, citée dans l’étude de la CEF. « Le nombre de baptêmes d’adolescents explose », appuie cette enquête, « illustrant une véritable soif spirituelle chez les jeunes ». Et d’observer : « Cette année, on dénombre plus de 5 000 catéchumènes adolescents issus des 68 diocèses qui ont répondu à l’enquête de la CEF ». L’étude souligne également que « quelle que soit l’augmentation du nombre de baptisés, on constate qu’il y a toujours plus de femmes que d’hommes à demander les sacrements de l’initiation chrétienne ».

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Trouver refuge dans la religion.

Un boom qui pourrait notamment s’expliquer par les périodes difficiles subies par les Français ces dernières années.  « Dans presque tous les diocèses de France, parfois dans un mouvement d’une ampleur désarçonnante, des personnes se présentent à l’Église pour demander le baptême, la confirmation et l’eucharistie », signale monseigneur Olivier Leborgne, évêque d’Arras et président du Conseil pour la catéchèse et le catéchuménat, dans les pages de Marianne. « Dans un monde en quête de sens, le Christ et son Évangile parlent à des personnes qui n’en avaient jamais entendu parler », observe-t-il.

« J’ai vécu une période pas très facile en février dernier et je me suis beaucoup retournée vers Dieu. Se faire baptiser à l’âge adulte ça signifie que c’est ma décision et pas celle d’un de mes parents », témoigne une jeune femme auprès de BFMTV. « Je pense qu’on est en train de passer d’une société où on transmettait la foi à l’intérieur d’une tradition familiale: les parents initiaient leurs enfants à la foi et où ça se faisait de manière automatique. On passe maintenant à un autre modèle où l’expérience correspond à un questionnement » avec une « mise en valeur de l’expérience personnelle », a de son côté analysé le père Daniel Blaj, toujours à BFMTV. Autre grande nouveauté, la hausse observée concerne particulièrement les territoires ruraux.

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