Depuis le lundi 22 avril, un couvre-feu a été mis en place à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe et à Béziers, dans l’Hérault. Le but ? Endiguer la violence, de plus en plus présente chez les jeunes. Le maire de Nice, Christian Estrosi, souhaite en faire de même. A partir du mois de mai, les moins de treize ans devront donc respecter un horaire sortir de chez eux.

Les jeunes soumis au couvre-feu

Les jeunes ne sont pas très populaires en ce moment. À Pointe-à-Pitre, les mineurs de moins de 18 ans doivent dorénavant rentrer chez eux à partir de 20 heures et ce sans en ressortir jusqu’à 5 heures du matin, pour une durée d’un mois « renouvelable », « dans la ville de Pointe-à-Pitre à lexception du quartier de Lauricisque » et « dans les quartiers de Grand-Camp et de Vieux-Bourg aux Abymes », a précisé le préfet de la Guadeloupe. Cet arrêté a vu le jour dans un contexte où la violence gagne du terrain chez les plus jeunes. Il est destiné à « la mise en sécurité des mineurs » dans un contexte d’« augmentation de la délinquance, et notamment des vols à main armée » et afin de « restreindre et limiter cette délinquance juvénile qui est en augmentation extrêmement marquée sur ces deux communes », a expliqué le préfet.

En métropole, même son de cloche à Béziers. Les mineurs de moins de 13 ans, ne pourront pas sortir de chez eux entre 23 heures et 6 heures du matin d’après l’arrêté de Robert Ménard, ex-proche de Marine Le Pen. Pour l’heure, ce couvre-feu sera appliqué tous les soirs de la semaine du 22 avril au 30 septembre prochain. « Tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné dune personne majeure, circuler de 23 h 00 à 06 h 00 sur la voie publique » dans trois « quartiers » de la ville, du 22 avril au 30 septembre. « Les parents des enfants concernés pourront faire lobjet de poursuites pénales », prévient le texte. Une mesure qui a insufflé au maire de Nice, Christian Estrosi, la même envie, et les habitants ont l’air de plutôt bien l’accepter.

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« Ils vont jouer aux cow-boys et aux Indiens »

Les policiers ont donc, depuis lundi, le droit d’effectuer des contrôles, s’ils voient errer des jeunes dans les rues de Béziers, après 23 heures. Seule difficulté ? Définir leur âge. Parce qu’entre 13 et 14 ans, la différence n’est pas visible. « Cest un recueil didentité, pas un contrôle », a assuré Frédéric Biedak, président du syndicat national des policiers municipaux (DNPM), à 20 minutes. « Notre rôle est de les ramener à leurs parents puis de déclencher une enquête sociale », ajoute-t-il. « Ça me paraît tellement évident que ce couvre-feu paraît absurde, ça fait partie de notre travail, insiste-t-il. Un gamin de 13 ans on ne peut pas le laisser déambuler, cest logique », nuance pour sa part Burno Bartocetti, secrétaire national unité SGP Police chargé de la zone sud.

Et si la sécurité des enfants est primordiale, le président du syndicat national des policiers municipaux estime que ça devrait être « la responsabilité des parents ». Pour Daniel Marcelli, pédopsychiatre, cette mesure est contre-productive. « Ils vont sortir, et ils vont jouer aux cow-boys et aux Indiens. Alors, très rapidement, il y aura les policiers qui leur courront derrière, ça va exciter tout le monde », a-t-il prévenu à France Info. Selon la « première photographie de la délinquance et insécurité en 2023 », publiée début 2024 par le ministère de lIntérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2 % des mis en cause dans les atteintes aux personnes et 1 % des mis en cause pour vols violents.

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