Le 19 mars, un premier cas de choléra est détecté à Mayotte. Le 26 avril, trois premiers cas de choléra « autochtones » ont été identifiés après qu’une dizaine de cas aient été importés à la mi-mars chez des migrants qui venaient des Comores. Ce 28 avril, une seconde unité choléra a dû voir le jour au centre hospitalier de Mayotte, au vu de l’augmentation du nombre de cas.
Une « unité choléra »
Aux Comores, l’épidémie de choléra sévit depuis plusieurs mois. L’île d’Anjouan a été témoin de quatre décès en une journée le 10 avril dernier. À Mayotte, c’est un premier cas importé qui a tiré la sonnette d’alarme, avant d’en détecter dix autres, en provenance des Comores. Un mois plus tard, trois premiers cas autochtones étaient détectés. En deux jours à peine, le nombre de cas a explosé, passant à 26. Une première « unité choléra » a ouvert ses portes au centre hospitalier de Mayotte. Celle-ci pouvait accueillir jusqu’à quatorze personnes au maximum. Le 28 avril, cette unité n’était plus en mesure d’accueillir un seul nouveau patient.
« Au regard de la situation, et afin d’assurer la prise en charge de l’ensemble des personnes malades, l’Agence régionale de santé et le centre hospitalier de Mayotte ont pris la décision d’ouvrir dès ce jour une deuxième unité choléra », a expliqué l’ARS dans son communiqué. « La situation au centre hospitalier de Mayotte, en termes de ressources humaines, reste très critique, aux urgences notamment », a-t-il affirmé. Une seconde unité choléra au sein du centre médical de Dzoumogné va donc voir le jour afin d’assurer la prise en charge de l’ensemble des malades.
L’épidémie se propage « sans véritable contrôle »
« L’épidémie se propage sans véritable contrôle dans les quartiers de la zone urbaine de Mamoudzou-Koungou qui est densément peuplée, notamment dans les bidonvilles dépourvus de toute salubrité publique la plus élémentaire », s’est alarmé dans un communiqué le député Les Républicains de Mayotte. Pour contenir et diminuer le risque, l’ARS a ainsi annoncé, dans son communiqué conjoint avec la préfecture et l’hôpital de Mayotte, avoir « renforcé ses interventions de terrain » et créé un centre de dépistage et d’orientation. L’idée ? Se rendre dans le centre de dépistage pour effectuer des tests antigéniques rapides. Mais ce n’est pas tout. Dans son communiqué, l’ARS a précisé que des « opérations de vaccination sont organisées sur le terrain depuis plusieurs jours ».
Pour assurer la sécurité des habitants, des maraudes sanitaires ont été mises en place , « afin d’assurer une diffusion large des recommandations et d’orienter les personnes vers les dispositifs de vaccination et dépistage ». Le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine, réclame « un plan de vaccination générale (vaccination volontaire) accessible à tous, notamment aux enfants et aux personnes fragiles ».
Comment se transmet le choléra ?
Le choléra est une infection intestinale aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae. Il se caractérise par une diarrhée aqueuse très abondante, qui peut rapidement mener à une déshydratation sévère et même à la mort si elle n’est pas traitée rapidement. Cette maladie se transmet principalement par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les matières fécales de personnes infectées par la bactérie Vibrio cholerae. Cette contamination peut survenir lorsque l’eau utilisée pour boire, cuisiner ou laver les aliments est infectée et n’est pas correctement traitée ou bouillie.
Les épidémies sont souvent liées à des sources d’eau insalubres dans des zones où les infrastructures de traitement de l’eau et les pratiques d’hygiène sont insuffisantes. Par conséquent, le choléra est fréquemment associé à des environnements ayant un accès limité à de l’eau propre et à des installations sanitaires adéquates. Pour rappel, l’ensemble du territoire de Mayotte est soumis à des restrictions d’accès à l’eau courante.